Ceana I. MacFusty L'ambition de Salazard. Ruse & pouvoir. ϟ Parchemins : 2 ϟ Célébrité : Emilia Clarke
| Sujet: Ceana Isbeil MacFusty - La langue bute toujours sur la dent qui fait mal Sam 14 Sep - 8:42 | |
| Ceana Isbeil & MacFusty« L'eau renversée est difficile à rattraper. » Poudlard - Serpentard ϟ 17 ans – 14 Avril 2016 ϟ Ecossaise 7ème année ϟ Sang-mêlée Moi en quelques mots Douce ϟ Malicieuse ϟ Joueuse ϟ Manipulatrice ϟ A un sens de l'humour que tout le monde ne comprend pas ϟ Persévérante... voire butée ϟ N'aime pas le chocolat ϟ Raffole du pain brioché ϟ Parle gaélique écossais et anglais ϟ Peut s'avérer cruelle ϟ Déteste être seule ϟ Fière ϟ Ambitieuse ϟ Arrogante ϟ Méfiante ϟ Loyale ϟ Amicale ϟ Sociable ϟ Travailleuse ϟ Cynique ϟ N'est jamais très loin de sa jumelle ϟ Blonde ou brune ϟ Très attachée à sa famille ϟ Refuse de suivre l'héritage familial Histoire des prénoms Ceana est un prénom gaélique, prononcé Kenna. Elle se moque des erreurs de prononciation, mais si vous voulez qu'elle vous réponde ou qu'elle se reconnaisse, mieux vaut ne pas faire d'erreur. Son second prénom, Isbeil, est le prénom de sa défunte grand-mère, elle ne se souvient plus de laquelle.
Famille et réputation Concerne tous les personnages. Certaines familles sont plus réputées que d'autres, elles ont leur passé ou leur place dans la société. (facultatif)
Baguette magique Bois de Laurier, ventricule de coeur de Noir des Hébrides, 24,4 centimètres, plutôt souple.
Forme du patronus Un dragon blanc d’Asie de taille adolescente. Contrairement aux autres membres de la famille ayant un Noir des Hébrides, Ceana a eu la surprise de découvrir que son patronus a pris une forme différente. Elle prend garde à ce que personne ne soit au courant, à l’exception de son frère et de sa sœur. Le patronus, à l’instar des dragons des autres membres de sa famille, grandit en même temps qu’elle.
Forme de l'Epouventard Ceana a peur du noir ; son épouvantard plongera donc immanquablement la pièce où elle se trouve dans l’obscurité la plus totale.
Animaux possédés Aucun.
Orientation sexuelle Hétérosexuelle, même si certains peuvent la confondre avec sa sœur et se méprendre...
Transplanage ou balai ? Plutôt les pieds par terre. Sinon, ça dépend des circonstances.
Transports en commun, voiture, vélo, à pieds ou autre ? Les pieds par terre, toujours. Parfois la barque.
Études suivies Toujours à Poudlard.
Matières préférées et détestées Ceana adore la Botanique et les Soins aux Créatures Magiques. Elle éprouve un intérêt marqué pour l'Astronomie, dans une moindre mesure. Au contraire, elle déteste l'Histoire de la magie - elle a trop subi les histoires et légendes racontées par les spectres MacFusty sous tous les angles - et la Métamorphose. Les choses sont telles qu'elles sont, elle n'aime pas les transformer en autre chose.
Cap sur l'avenir Ceana est une ambitieuse derrière sa douceur et sa docilité apparentes. Elle aspire à une carrière au Ministère de la Magie. Elle ne voit la politique que comme un grand jeu de manipulation et n’aspire qu’à évoluer dans cet univers où elle pourra développer toute l’étendue de son talent.
Quel est votre avis sur les moldus ? Ils sont différents. Leur vie ne doit pas être de tout repos, sans la magie.
Quel est votre avis sur les sorciers ? … Il y en a des idiots, et des moins idiots.
Que est votre avis sur les cracmols ? La nature peut être cruelle.
Qui des moldus ou des sorciers sont les plus évolués ? Pourquoi ne pas organiser un grand concours, afin de trancher une bonne fois pour toute ?
Que pensez-vous de ces sorciers prônant la supériorité des sang-pur ? Stupidity has its finest at, comme dirait Eibh.
Que pensez-vous de la poignée de familles aisées dans le monde qui se pense au-dessus des lois ? J’aimerais beaucoup les voir utiliser leurs gallions sur un Noir des Hébrides.
Pensez-vous que les elfes de maisons méritent un meilleur traitement de la part des sorciers ? … Cette question ne m’intéresse pas vraiment.
Que vous inspirent ceux qui pensent que l'être humain se doit de suivre un modèle bien précis ? Beaucoup de mépris.
Si vous deviez choisir entre Maureen Filztter-Murray et Rafael Grey vers qui se porterait votre choix ? Répondre ici.
Est-ce une bonne chose que les moldus apprennent l'existence des sorciers ? Probablement pas.
Croyez-vous que le premier ministre moldu sait ce qu'il fait ou bien qu'il ne s'agit que d'un moyen de défense face à la crainte ? … de quelle couleur est le Noir des Hébrides ?
Quel est votre avis sur les s.e.c.t.e., ne serait-ce pas un moyen pour Poudlard et donc sa directrice d'élargir son pouvoir au monde entier ? La directrice ne prépare-t-elle pas une armée ? Répondre ici.
La directrice de Poudlard, une des puissances de notre époque, est née de parents moldus. Grande sorcière au mérite immense ou usurpatrice ? Répondre ici.
Que pensez-vous des nés moldus ? … Ne feriez-vous pas une fixation ?
Avez-vous des croyances ? (religion ? sciences occultes ? ou autre ? ) Répondre ici.
La Gazette du Sorcier, info ou intox ? Répondre ici.
D'après vous, que va-t-il arriver dans un futur proche ? Répondre ici.
| Je suis moldu et je me soigne. | Emilia Clarke ϟ Neuh-So ϟ Plus ou moins 22 ans
Personnage inventé, poste vacant ou scénario ? Multicomptes ou fraîchement arrivé ? Nouvelle ! Activité prévue sur le forum (7/7) : 2/15 ? … Plus sérieusement, je ne sais pas. Tout dépend de mon futur emploi du temps. Globalement, j’ai un rythme de rp très paisible ; et une présence sur CB des plus aléatoires. Comment êtes-vous arrivé sur MM ? Eibhlin et Alexandre m’ont forcée. Un petit commentaire pour la fin ? J’ai faim. Au fait, le code du règlement, tu peux nous le dire ? Validé
(c) crédits images utilisées dans la fiche
|
Caractère - Mise en situation « It is pronounced Evelyn, asshole ! » Ca se prononce Evelyn, connard ! Un sourire fin éclaire le visage de la brune, qui évalue d’un oeil averti la réaction de l’employé. Va-t-il s’excuser platement ? Reprendre la prononciation correcte ? S’insurger qu’on l’insulte ? Elle coince déjà sa langue entre ses dents, se délecte par avance de la joute qui s’annonce. C’est sans compter sur l’intervention d’un aîné pacifique. Dommage, il gâche la partie. Ceana n’a même pas la possibilité de surenchérir et d’encourager Eibhlin à provoquer un bain de sang. Ce serait la moindre des choses que de gâcher cette soirée, pourtant ! Elles n’avaient pas envie de s’y présenter, ni l’une ni l’autre. « Have a lovely evening, » salue poliement l’adolescente avec un sourire doux. Passez une agréable soirée. L’ironie de sa remarque passe inaperçue, tant dans son attitude que dans son intonation. Se moquer des autres sans qu’ils ne le voient, voici bien l’un de ses petits plaisirs. Elle ne se départit pas de son sourire malgré les ronchonnements de sa jumelle, hausse les épaules à la question qui lui est posée et balaye tranquillement la salle du regard, indifférente à la plaisanterie de son frère. Non, clairement, il ne peut pas venir tout seul ; il a besoin de ses deux nourrices. Eibhlin doit y penser aussi, et Ceana lui laisse l’initiative de répondre, mais une voix féminine interpelle l’héritier du clan MacFusty. Cette fois, c’est au tour de Ceana de rouler des yeux, exaspérée. Ces cruches n’en ont donc jamais assez de le harceler de la sorte ? Enfin, le malheur des uns fait le bonheur des autres, et l’amusement de l’une se communique à sa jumelle. Pas de pitié pour Alexandre. Elle incline la tête le temps d’évaluer la planche à pain blonde, puis se tourne vers sa soeur, extrêmement sérieuse. « He will give up first. In about… fifteen minutes. » Il sera le premier à abandonner. Dans environ… quinze minutes. Inutile de préciser qu’elle lance un pari. Elles le font à chaque fois et l’adolescente ne prend plus le temps depuis longtemps de s’encombrer d’informations inutiles quand elle discute ou troll en compagnie de sa soeur. Ses doigts s’enroulent autour d’un verre de jus de fruit - elle ne boit pas, elle ! - et elle plisse les yeux, concentrée. Ce soir, il faut qu’elles se montrent imaginatives. Il est a-bso-lu-ment hors de question qu’Alexandre s’en sorte aussi facilement que les fois précédentes. Elle ne se départit pas de son expression sereine et discute avec Eibhlin, comme si elles se racontaient des anecdotes sans importance. Un oeil expert ne devinerait pas le complot peu charitable que préparent les jumelles, à moins qu’il ne décrypte cette lueur espiègle, dans les prunelles bleues similaires. Malheureusement, le jeu prend une tournure inattendue. Elle a beau apprécier Matthew, elle ne peut s’empêcher de lui en vouloir lorsqu’il intervient au milieu de l’entretien. Le pari tombe à plat. La contrariété ne se fait nulle place sur le visage de l’adolescente pourtant. Elle ne se laisse jamais déstabiliser pour si peu, et elle sait rebondir sur les occasions qu’on lui donne. La distraction de Matthew lui offre des marges de manœuvre inespérées. Elle peut désormais aller vaquer auprès des prétendantes, tisser sa toile de manipulatrice, et observer les moucherons s’y engluer et se débattre… jusqu’à ce qu’Alexandre ne les achève. A moins que ce ne soit lui, le moucheron empêtré. Les deux sœurs, si semblables d’aspect et si différentes de caractère, se séparent alors. L’une va interrompre les retrouvailles des deux amis, l’autre en profite pour s’éclipser discrètement et aborde la blonde délaissée, sourire aux lèvres. « Congratulations, Miss. I am sure my brother has been really impressed by your … pedigree. » Félicitations, Mademoiselle. Je suis sûre que mon frère a été très impressionné par votre… pédigrée. La voix douce de l’Ecossaise ne trahit pas la moquerie sous-jacente, et son expression bienveillante fait fondre le masque de méfiance de son interlocutrice. Elle fait part de ses doutes quant au constat de la dernière-née de la fratrie, et celle-ci prend le temps de la rassurer, étaye ses propos d’une argumentation des plus fallacieuses sous couvert d’une connivence feinte. Elle lui fait part de confidences qu’elle ne confierait à personne d’autre, à voix basse. Comprenez, Alexandre n’est pas très expressif, mais il a ce tic, très révélateur quand il apprécie vraiment une femme. Non contente de berner la pauvre jeune femme, elle pousse le vice jusqu’à lui suggérer d’échanger quelques mots avec cette rousse plantureuse, installée près du bar ; elle est une confidente proche d’Alexandre et saura l’éclairer. Elle l’observe finalement s’éloigner, fière de son tour, et passe un regard en coulisse à l’adolescente qui lui ressemble tant. Elle a les yeux brillants d’admiration face aux récits des aventures de Matthew, et n’a pas l’air de s’inquiéter des manigances de Ceana. Celle-ci profite qu’on ne fasse pas attention à elle pour déambuler parmi ces amis de la famille MacFusty ; elle s’arrête parfois le temps d’échanger quelques paroles avec un cousin éloigné ou un membre du clan, puis s’arrête face à une prétendante officielle de son frère, recommence ses jeux de manipulation et de persuasion. La soirée se sera bien passée, finalement. Elle a bu et mangé à l’oeil, s’est amusée à sa façon, et elle attend désormais impatiemment la prochaine soirée ou les prochains hiboux qu’on enverra à son frère. Alexandre sera ra-vi de voir son succès à cette soirée.
« Good night, » souffle la jeune fille à l’attention de son frère et de sa mère. Bonne nuit. Elle suit sa jumelle au travers des étages sereinement, lui fait part des quelques évènements notables de la soirée qu’elle aurait pu rater jusqu’à ce qu’elles arrivent devant la chambre d’Eibhlin. Une courte étreinte plus tard, Ceana poursuit sa route, baguette éclairée à la main. Son visage d’ange se décompose au profit d’une angoisse croissante. Elle guette les coins sombres, frémit au moindre son suspect. Elle n’aime pas être seule, tout comme elle n’aime pas être dans le noir. Son pas léger s’accélère à peine, ses pieds, débarrassés de la paire d’escarpin, frôlent la pierre froide en toute discrétion. La porte de sa chambre grince à peine sur ses gonds, et après un coup de baguette pour éclairer sa vieilleuse, l’adolescente se débarrasse de ses vêtements, enfile une chemise de nuit et se glisse sous la couverture, cherchant la protection chaleureuse de son lit. Immanquablement lorsqu’elle dort sans sa soeur, et malheureusement, c’est le cas de plus en plus souvent, elle se roule en position foetale et tente d’ignorer ses peurs. Elle s’assure nerveusement que rien ni personne n’est tapi dans l’ombre inexistante de la petite chambre, et elle finit par s’endormir, loin de son assurance de la journée. (c) crédits images utilisées dans la fiche
|
| Il était une fois...
« Mettre une citation de votre choix.» |
« ... Piss aeff, Gavin. You arrre spoiling my atmosphere. » Dégage, Gavin. Tu pollues mon atmosphère. Les yeux bleus de Ceana fusillent son cousin, plus jeune qu’elle de deux ans, venu la déranger dans sa lecture. Peu habitué à une telle humeur de la part de la jeune fille, il n’ose pas insisté et s’éloigne non sans la guetter par dessus son épaule. Cela fait deux jours qu’Eibhlin s’est isolée sur son île. Deux longues journées, passées dans une solitude que l’adolescente ne supporte que peu. Tous les ans, Eibhlin disparaît pendant trois jours. Tous les ans, Ceana n’est plus elle-même pendant trois jours. Loin de sa soeur, assez isolée au sein du clan, repoussée par les dragonniers lorsqu’elle essaye de les aider, ignorant les jeunes coqs qui font la roue devant elle, elle finit immanquablement par s’isoler dans la bibliothèque, ou dans une tour. Parfois, elle explore les îles, mais jamais longtemps. Ces ballades n’ont pas la même saveur sans sa jumelle. Il y a bien Alexandre et ses parents pour essayer de l’extirper de sa morosité, souvent mal accueillis. Agacée, Ceana relit pour la troisième fois la même phrase de son manuel. Ces trois jours lui servent à terminer ses devoirs de vacances, sans la présence envahissante d’une Eibhlin qui tente de l’attirer dans un nouveau plan foireux - oui, c’est toujours sa faute ! - en oubliant que si elle n’a qu’une ambition limitée, tout du moins ne demandant pas de longues études, ce n’est pas le cas de sa soeur. Elle remet une mèche de sa chevelure blonde derrière l’oreille et reprend sa lecture. Elle n’est pas particulièrement travailleuse, ne court pas après les études, mais ses ambitions démesurées ne lui laissent pas le choix. Elle suçote le bout de sa plume, un tic qui lui a valu quelques tours de la part de sa jumelle, et commence à écrire sur son parchemin vierge de cette écriture soigneuse et appliquée qui lui sied tant. Un fantôme lui fait remarquer en passant qu’elle ferait mieux de revenir à sa couleur naturelle de cheveux mais elle ne s’en soucie pas vraiment. Elle est d’humeur à se colorer en blonde plutôt qu’à garder sa teinte naturelle sombre.
Cette lubie l’a prise en cours de troisième année. Une fois de plus, elle s’était attirée des ennuis. Deux élèves de Gryffondor lui étaient tombé dessus sans prévenir, l’accusant de leur avoir joué elle ne savait trop quel tour. Il n’avait pas fallu longtemps à la jeune fille pour comprendre qu’on l’accusait pour une plaisanterie d’Eibhlin. Fichue gémellité. Les quelques crétins inattentifs de l’école les confondaient toujours, alors qu’elles ne se ressemblent pas tant que ça. Oh, de traits, peut-être ; mais pas de mimiques, ni d’attitude. Même leur façon de s’habiller diverge tant qu’il est rare de se tromper, à moins qu’elles n’aient décidé de faire tourner les gens en bourrique. Bien vite, les garçons étaient devenus belliqueux. Peu aventurière mais pas pleutre, Ceana avait tranquillement tenu tête, sans trahir d’angoisse particulière, encore moins de colère. Elle s’était contentée de nourrir l’énervement des deux adolescents, les provoquant avec cette ironie emprunte de douceur qu’elle applique depuis des années. Une méthode efficace si l’on tient à ce que l’adversaire tente le premier coup, ce qui n’a pas manqué. Hors de lui, l’un des deux rouge et or avait tenté un sortilège, anticipé par une jeune fille habituée aux risque de la vie auprès des dragons, toujours sur ses gardes. Elle était repartie, quelques minutes plus tard, laissant les deux adolescents saucissonnés d’un sortilège, en se promettant qu’elle tenterait de se distinguer davantage de sa sœur. Son choix s’était porté sur la couleur des cheveux, de sorte à ce qu’on identifie immédiatement Ceana et Eibhlin, et marquant de cette façon son désaccord vis-à-vis de la famille. Peu encline à la rébellion ouverte, elle manifestait ainsi sa crise d’adolescente de façon silencieuse et non-conflictuelle. Quelques moqueries ont suivi son premier changement de couleur : son air angélique n’était que renforcé, mais elle dut subir toutes les plaisanteries liées à cette légendaire coloration, et elle renonça finalement à cette couleur. Jusqu’à ce qu’un nouvel évènement ne l’incite à se différencier d’Eibhlin. Ainsi, elle passa une bonne partie de son adolescence à alterner entre le brun et le blond. Il est important de noter que les sortilèges de coloration sont les seuls sorts de métamorphose qu’elle maîtrise réellement ; pour le reste, elle s’en tient à des bases simples, et ne montre absolument aucun talent dans cette matière.
Ce genre d’incident ne serait jamais arrivé en dehors des couloirs de l’école. Fille de la lignée principale du clan MacFusty, elle jouit, au même titre que son frère et sa soeur, d’un statut particulier sur les îles Hébrides. Un statut dont elle sait profiter lorsque cela s’avère nécessaire. Peu scrupuleuse, Ceana n’a jamais reculé lorsqu’il s’agit de profiter d’un atout. Elle ne compte plus les provocations et les rappels à l’ordre quand on essaye de répondre à ses attaques pernicieuses. Malheureusement, ce statut a été insuffisant aux jumelles afin de s’imposer au sein du clan. On leur refuse toujours les rituels traditionnels et malgré toutes leurs tentatives, les deux sœurs ne sont pas parvenues à se faire accepter auprès des dragons. L’adolescente lève les yeux de son devoir et observe les gouttes qui s’écrasent sur la fenêtre. La pluie bat la pierre du château, et probablement la tête de sa sœur. La plume tourne entre deux doigts fins aux ongles courts, tâchés d’encre, tandis que Ceana espère en silence qu’Eibhlin a trouvé un abri sûr. Elle reconnaît, au loin, le grondement d’un dragon qui se mêle à celui du tonnerre, faisant trembler les murailles du château MacFusty. Il ne peut s’agir que d’un mâle dominant réaffirmant sa supériorité sur un jeune dragon présomptueux. Les dragonniers devront bientôt intervenir si un duel entre les deux créatures intervient, soit pour limiter les dégâts du conflit, soit pour soigner l’une des bêtes laissées mourantes. Un sourire espiègle éclaire le visage aux traits fins et délicats, les deux yeux d’un bleu profond pétillent de malice, et l’adolescente abandonne ses affaires là. Elle remet précipitamment sa paire de sandale, attache sa chevelure en même temps qu’elle traverse les couloirs en courant, et sa mère n’a que le temps de la héler en la voyant passer. Ceana est déjà sortie du château. Ses chaussures martèlent le sol rendu boueux par les intempéries, éclaboussant le bas de ses jambes à son indifférence la plus totale. Coquette mais pas maniaque, l’idée de surprendre un duel entre dragons adultes l’intéresse autrement plus que la propreté de ses mollets. « Ceana ! Where arre ye goin’ ? » Ceana ! Où est-ce que tu vas ? L’adolescente ne ralentit le pas que le temps de reconnaître un jeune de l’île qui, après avoir courtisé sa sœur pendant plusieurs années, a reporté son attention sur sa jumelle, comprenant qu’il n’avait aucune chance avec Eibhlin. Ceana ne prend pas la peine de répondre et remonte le sentier, dans la direction opposée aux enclos. Elle suit les cris de dragons de plus en plus récurrents, bientôt accompagnés des claquements qui déchirent l’air. Enfin, elle aperçoit un groupe d’hommes du clan, attroupés à bonne distance du lieu de lutte. Consciente qu’on la renverra d’où elle vient si on la remarque, elle cesse sa course et s’avance prudemment. Elle contourne le groupe, profite des dénivelés pour ne pas être vue, et trouve un point d’observation. Assise en tailleur sur la roche, elle se délecte du spectacle qui lui est alors offert, le visage illuminé. Elle repense avec bonheur à toutes ces heures passées avec Eibhlin, dissimulées, espionnant les dragons et les soigneurs. Lynn va être jalouse quand elle saura qu’elle a vu un duel.
Quel âge avaient-elles, la première fois qu’elles furent surprises autour des enclos ? Peut-être six ou sept ans, peut-être moins. Peut-être plus. Elles n’étaient que deux petites filles à la chevelure noire, plus ressemblantes que jamais. L’une avait donné l’idée, l’autre avait appuyé, entraîné le mouvement. Les deux petites jouaient dehors, riaient des dragons survolant parfois le château familial. Elles décidèrent d’en suivre un jusqu’à l’enclos et partirent en courant, remontèrent le chemin. Main dans la main, elles firent le tour de l’enclos jusqu’à trouver un passage. L’ouverture, trop étroite pour les adultes, trop basse pour qu’on la remarque, était idéale. Elles n’avaient jamais vu de dragon d’aussi près, avant ce jour. Elles pouvaient distinguer les volutes de fumée s’échappant des naseaux au gré de la respiration de l’animal, les reflets du soleil se mouvant sur les écailles, en accord avec les soubressauts du dragon blessé. Elles sentaient le déplacement brusque de l’air, lorsqu’un coup d’aile brusque agitait la créature légendaire. Ceana tressaillit même lorsque la paupière du dragon se souleva, dévoilant un œil reptilien, et qu’elle sentit le regard de la bête sur elles. Les sueurs froides, l’excitation de la peur ; elles sont toujours les mêmes lorsqu’elle se trouve face à l’une de ces créatures mythiques. Les deux mâles en plein combat ne font pas exception, et elle en oublie tout le reste, à tel point qu’elle ne voit pas le dragonnier s’approcher d’elle, qu’elle ne sent qu’à la dernière seconde la main gantée qui se pose autoritairement sur son épaule. « Wha’ arre ye doin’ herre, young lass ? » Qu’est-ce que tu fais ici, jeune fille ? L’adolescente se compose aussitôt un visage neutre, la surprise première étant passée. Elle pose un regard calme sur l’homme d’une trentaine d’année aux traits durcis par les années à côtoyer les dragons. Elle survole la brûlure qui marque son visage et se lève calmement, désormais indifférente au duel sous ses yeux. « I was on my way back home. I couldnae resist when I heard… Well, I’m sorry. I’m leavin’, I ken it’s dangerous to stay. » J’étais en chemin pour rentrer à la maison. Je n’ai pas pu résister quand j’ai entendu… Enfin, je suis désolée. Je m’en vais, je sais que c’est dangereux de rester là. Elle ignore le regard réprobateur dont on la gratifie, et après avoir épousseté son pantacourt, elle se détourne, consciente que l’incident sera rapporté à ses parents. Elle n’aura qu’à jouer l’innocence. Loin de la brutalité dont peu faire preuve Eibhlin, Ceana est la douceur incarnée, à tel point qu’elle parvient toujours à se tirer de ses mauvais pas avec des punitions allégées, voire sans sanction. Elle a beau s’aplatir, user parfois de mensonges, faire preuve d’une docilité d’apparence irréprochable, elle n’en a pas moins de caractère. Elle poursuit sa route mais cherche la côte, davantage que le retour au château. Elle trouve sa voie à travers les rochers, atteint une plage de sable gris après une bonne marche. Elle s’assure que personne n’est là pour l’espionner et retire son bas, puis son haut, dévoilant un tatouage frais. Dérangé, le dragon blanc qui marque sa peau commence à s’agiter. Jusque-là roulé au niveau, il remonte le long des côtes, contourne un sein et s’aventure autour d’une épaule, jusque sur le bras de l’adolescente qui grimace, peu habituée à l’agitation du tatouage magique. « Calm down… » ordonne-t-elle d’une voix douce. Calme-toi. Le long dragon d’Asie semble s’ébrouer mais ne bouge plus vraiment. Son corps ondule au rythme des pas de l’adolescente qui s’approche de l’eau, et elle s’enfonce dans l’eau, d’abord jusqu’à la taille, puis entièrement. Elle frémit en sentant l’eau froide sur sa peau lisse, avant qu’un soupir de contentement ne franchisse ses lèvres pâles, qui ne tarderont pas à bleuir. Elle sent de nouveau le tatouage s’agiter ; le dragon aime autant l’eau qu’elle, pas de doute. La mer glacée a le mérite d’atténuer la douleur, au moins. Un sourire rêveur se dessine sur le visage de l’adolescente, alors qu’elle repense à la semaine précédente. Après avoir passé l’été à faire pression, de façon brutale ou plus subtile, elles avaient obtenu qu’on leur accorde le tatouage rituel du clan. Normalement réservé aux hommes, presque toujours en forme de Noir des Hébrides, elles n’avaient pas accepté qu’on les stigmatise parce qu’elles étaient des filles, des jeunes femmes. Aussi entêtées l’une que l’autre, presque butées, déterminées à obtenir ce qu’elles réclamaient, les jumelles s’étaient alliées, comme elles ont toujours si bien su faire. Désormais, elles étaient les deux seules femmes du clan à disposer de ce tatouage magique, et Ceana en est on ne peut plus fière. Du bout du doigt, elle effleure le corps du reptile blanc, puis plonge tête la première, et profite du calme de la mer, malgré la pluie qui ne cesse, pour nager quelques brasses, oubliant l’angoisse de la solitude pour quelques temps.
Elle ne rentrera qu’une ou deux heures plus tard, séchée d’un sortilège bien maîtrisé. L’accueil de ses parents ne sera pourtant pas des plus chaleureux, et elle perdra, comme souvent, de longues minutes à les convaincre qu’elle ne pensait pas à mal en s’approchant des dragons. Prétextant qu’elle veut profiter avant de ne retrouver l’ennui des couloirs de Poudlard.
(c) crédits images utilisées dans la fiche
|
Dernière édition par Ceana I. MacFusty le Mer 18 Sep - 14:54, édité 13 fois |
|